Cinéma d’Animation (2021)
@jell_oise
Félin-Câlin (2021), animation traditionnelle au crayon noir sur papier, 8min40.
Dur, dur de se faire des ami.e.s quand on est nouvelle au lycée ! La loi de la jungle règne, et les instincts félins de la chatte lui mettent la honte devant tout le monde… Arrivera-t-elle à se faire accepter à la soirée du rat ? Se fera-t-elle enfin remarquer par le beau chien à longues oreilles ?
Ce court-métrage, jonglant avec les codes du teen-movie, du burlesque et de l’horreur, tente de transmettre ce sentiment universel de malaise et de décalage propre à l’adolescence, à travers une protagoniste dont l’anxiété sociale est représentée par ses instincts animaux qui « débordent » et qu’elle tente de réprimer. Qu’on soit populaires, marginaux ou pires, ce film montre la sociabilité adolescente comme une succession de performances maladroites, où l’on est sans cesse modelés par des codes culturels, des interdits et des obligations.
En parallèle, je souhaitais questionner la représentation d’un désir « féminin », et l’internalisation chez certaines jeunes filles d’une sexualité policée ou formatée par un regard masculin constant. Le désir de cette adolescente est tour à tour agressif, maladroit, doux, bousculé par des références cinématographiques léchées. Mais c’est avant tout l’humour qui teinte ce mini-récit initiatique, où l’acceptation de soi passe par l’échec cuisant et répété d’une protagoniste muette, à l’instar de Buster Keaton ou Jacques Tati dans leur version félino-ado-féminine.
L’échec final de la chatte, qui signe son arrêt de mort social, entraine la destruction, dans une explosion jouissive de violence, de l’ordre hiérarchique du lycée.