Esther Denis

Diplomée en scénographie (2020)

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Biographie :

Le premier contact d’Esther Denis (Bruxelles, 1996) avec la scène se déroule à l’âge de 8 ans, sur celle de La Monnaie à Bruxelles comme choriste des Chœurs d’Enfants.
Cette expérience au sein de l’opéra durant une dizaine d’années, nourrit l’envie d’étudier la scénographie.
En 2015, elle est admise à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles et en 2018, à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Elle y aborde l’espace scénique comme un cadre sensoriel composé par la lumière, la peinture, la sculpture, la vidéo, la création sonore,…
Parallèlement à ses études, elle prend part, lors de stages et d’assistanats, à la création de différents opéras et productions théâtrales à La Monnaie à Bruxelles, au Théâtre National Wallonie-Bruxelles, à la LOD muziektheater à Gand ou encore au Théâtre Nanterre- Amandiers à Paris ; abordant la scène depuis différents corps de métiers, dont ceux de décorateur, de scénographe, de créateur lumière, de costumière ou encore, de metteur en scène.
En 2021, elle présente son installation « L’étant » à la Grande Halle de la Villette à Paris dans le cadre « 100 % l’Expo » (avril- juin 2021). Celle-ci propose une représentation du Paradis à travers l’ombre, le reflet et l’écho.
Au croisement de l’art vidéo, de l’optique, de la création sonore, de la chorégraphie, de la taxidermie et du diorama; son travail tente de multiplier les voies d’accès à l’imaginaire du visiteur et d’hybrider les arts rythmiques et les arts plastiques en appréhendant l’espace comme une composition picturale.

L’étant

L’installation « L’étant » propose une représentation du Paradis à travers l’ombre, l’écho et le reflet : les « figures du double » selon l’expression du philosophe français Clément Rosset. L’espace se compose d’un étang et de son environnement verdoyant. L’eau est trouble, obscure. Pareille à un miroir noir, elle laisse apparaître à sa surface, les reflets d’une existence céleste, celle d’un Paradis.
C’est à travers ce reflet qu’est révélé ce paradis, un lieu irréel. Le reflet est à la fois un garant de la réalité et le principal facteur d’illusion. « Plus on approche du mystère, plus il devient nécessaire d’être réaliste» déclarait Jean Cocteau au sujet de son film « Orphée ».
Plusieurs reflets existent sur ce plan d’eau que des gouttes font osciller. Ils apparaissent et disparaissent selon les déplacements du visiteur. Celui-ci pressent un lieu qui le surplombe dans cet espace mis en scène à la manière d’un diorama; l’étang est entouré de narcisses parmi lesquels repose une vanité, un oiseau naturalisé dans son état de cadavre.
La forme circulaire rythme l’espace de l’installation : le miroir, le miroir d’eau et les réflecteurs. La forme ronde de l’étang fait référence au « miroir de Claude ». Ce miroir convexe, teinté de noir, encadre le paysage naturel et offre la vision d’un tableau vivant. Le bassin est cet espace dans lequel s’encadrent les images incernables de l’Infini.
Peindre un paysage impose nécessairement un exercice de synthèse de l’espace, il est impossible de capter l’ensemble des détails d’une scène naturelle. A l’inverse, le miroir de Claude a cette capacité de notifier chaque nuance imperceptible. Il devient une forme de métonymie, avec cette contradiction que son cadre offre à la fois un fragment d’absolu mais rend inaccessible une vision totale.
Mon intérêt pour ce miroir réside dans son aptitude à encadrer une forme d’infini, et, de cette manière, à dresser un tableau vivant du Paradis. Parmi les représentations proposées, le spectateur peut aborder un fragment d’Infini, tout en gardant la possibilité de se situer dans l’angle mort de l’installation, là où l’on ne voit que l’étang noir, là où l’au-delà n’existe pas. L’eau comme lieu du Paradis où les images naissent puis meurent.
Cette installation met en scène simultanément la présence et l’absence, le réel et l’irréel, le vivant et l’inerte, la vie et la mort, l’ombre et la lumière…

Esther Denis, L’étant, 2020 (crédits : Pierre-Yves Dougnac)
Esther Denis, L’étant, 2020 (crédits : Pierre-Yves Dougnac)
Séquence vidéo produite par La Villette et présentée par l’historienne de l’art Margaux Brugvin


Avec le soutien de la Chaire « Jeune création et sacré », initiée par la Fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE pour la Vitalité artistique en partenariat avec l’École des Arts Décoratifs (Paris)