Jialei Zhao

Diplômé en 2021
Vit et travaille à Paris

jialei.zhao@ensad.fr
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Instagram@jialei.zhao

Espace NEMO

C’est un espace hors du temps,

créateur de désordre, libre et insolent,

où l’on exhorte le visiteur à se perdre.

Espace Nemo, Installations, 2021, Image © Clinton Liu
Porteurs de mémoire, Installation, dimensions variables, 2021, Image © Wei Zhao

En transformant des objets de la vie quotidienne, j’espère construire un espace surréaliste.

Ici, tous les objets échappent à leur fonction première et prennent de nouvelles formes d’existence pour créer un espace hors du temps, toutes les oeuvres sont des indices subtils laissés par leur créateur, des vérités à observer et à spéculer.

Ce projet est parti d’un constat sur la consommation dans l’industrie de la mode : le fait que chaque année la production est bien supérieure à la consommation. Cette situation m’a fait réfléchir à une façon de ré-utiliser des vêtements recyclés comme des matériaux à réinterprêter.

Les vêtements recyclés peuvent avoir accès à une seconde vie :  les traces du temps passé et les plis éphémères sont figés et scellés, donnant ainsi naissance à des “porteurs de mémoire”.

Les chaussures se transforment en pendules éternelles, le pantalon devient un vêtement à part entière, les visses en bagues. La fonte de l’horloge en cire symbolise également la distorsion du temps dans cet espace qui diffère de la réalité. La perception du temps est en constante évolution; l’objet virtuel perpétue son existence au delà de celle de l’objet réel.

Projet en collaboration avec l’IFF, “Ruine poétique”, 2021, Image © Wei Zhao

La ruine étant pour moi un fragment poétique de l’histoire et un dysfonctionnement dans l’espace, j’ai voulu créer un environnement olfactif, permettant ainsi de retranscrire ces odeurs. Ainsi, grâce à une collaboration avec L’entreprise de parfum IFF, nous avons pu réaliser une collection de parfums, “Ruine poétique”, avec principalement des notes de vieux métal, de rouille, de mousse, de terre, de forêt, de tabac …

La perception du temps étant en constante évolution, le ralentissement du rythme de l’oeuvre sonore va alors modifier l’expérience sensorielle, qui devient de plus en plus lente dans cet espace, donnant ainsi l’impression que le corps humain vieillit. Par conséquent, il se crée alors un décalage temporel entre la pièce ou se trouve l’oeuvre et la réalité. Comme le souligne Bergson, il existe une différence entre la durée et le temps. Le temps est utilisé pour l’observation, il peut être mesuré instantanément, il est objectif;  la durée est la perception individuelle, la durée est le temps « réel », subjectif. Il semble parfois que les secondes semblent durer des heures…

La salle d’exposition se transforme ainsi en un non-lieu habité par des objets surréalistes, permettant un bref retrait de la réalité. La lenteur poétique de cet espace est voulue, car elle se présente comme l’antipode d’un monde où tout est de plus en plus accéléré.