Lauren Januhowski

Diplômée en: Image imprimée, (2020)


Lauren Januhowski, née en 1992 à Houston, Texas, réalise des œuvres à partir de méthodes d’impression et de collages de textile. Elle obtient sa licence à The Cooper Union à New York en 2015. Après être arrivée en France, Lauren entre à l’École des Arts Décoratifs de Paris en 2018 et est diplômée du secteur Image imprimée en 2020. Dans son travail, elle réalise des œuvres autobiographiques composées à partir de collages de mots et d’illustrations par des méthodes d’impression sur tissus. Son processus est minutieusement détaillé et lié à l’histoire des pratiques de la couture dans sa famille ; elle mélange les encres, imprime chaque pièce de tissu, découpe les lettres à la main et brode de petits détails sur chaque pièce. Tout au long du texte dans ses œuvres, Lauren utilise les voix de personnages féminins qu’elle compose en fonction des événements personnels de sa vie, des facettes de sa personnalité, des compilations de discussions avec les autres, et des conversations entendues. À travers ses projets, Lauren Januhowski souhaite proposer une image complexe et multiple de la femme en utilisant ses expériences personnelles et les expériences d’autres femmes.


A Collective Us: Encoding Perceptions, 2020

Projet de diplôme, École des Arts Décoratifs de Paris

Afin de trouver une communauté, il faut passer par une expérience partagée; un collectif de personnes peut être créé à travers la collecte d’histoires. Quand je pense à des femmes en cercle, je les imagine partager des histoires tout en poussant des aiguilles à travers du tissu, en tricotant un autre rang ou en assemblant un carré de patchwork. Le textile est inévitablement un processus lié au corps de la femme et à notre langage. L’ensemble d’œuvres de mon projet de diplôme servirait de vocabulaire visuel illustrant un cumul des expériences des femmes dans notre société que nous, les femmes, reconnaissons entre nous, mais que la langue ne reconnaît pas. Les mots intraduisibles, dans le sens où ces mots n’ont pas d’équivalent dans une autre langue, traitent rarement de circonstances tentant spécifiquement de définir un événement vécu par une femme. On décrit nos expériences à d’autres avec des aspects alternatifs de la langue dans le but de parvenir à une interprétation de nos sentiments la plus proche de ce que nous recherchons.

A Collective Us: Encoding Perceptions est initialement inspiré par la trilogie féministe de science-fiction «Native Tongue» (Suzette Haden Elgin, 1984) dans laquelle un groupe de femmes crée Láadan, une langue spécialement conçue pour exprimer les expériences des femmes que d’autres langues sont incapables de décrire. À travers mon assortiment de «vignettes» d’histoires, j’essaie de créer mon propre langage avec un mélange de textes et d’images qui incarnent certaines occurrences dans les vies des femmes, tout en me posant ces questions: Comment pouvons-nous exprimer les sensations que nous, les femmes, ressentons dans des situations si variés sans le vocabulaire approprié et les manquements linguistiques? Et est-il possible de créer des images afin de représenter ces lacunes dans la langue?

Collective Thought, 2020, monotypes cousus et détails brodés, 89x78cm
Mold Independence, 2020, monotypes cousus et détails brodés, 55x87cm (gauche) // Discredited Mouth, 2020, monotypes cousus et détails brodés, 83x125cm (droit)

Photographies de Amelie Canon et Fazil Hassan


Looking In On Me Changing, 2021

Exposition avec Victoire Gonzalvez à la galerie Mansart en juillet 2021 sur une proposition de Sarah Tritz.

« L’exposition Looking in on me changing est une recherche des décors, des textures et des surfaces créant des motifs, souvent ornementaux, ainsi que des images de temps, de lieux et d’existences juxtaposés, du réel et du faux. Les artistes Victoire Gonzalvez et Lauren Januhowski interrogent la physicalité du regard comme moyen de décrypter le vrai et le faux, ou le fake, sans pour autant créer une hiérarchie. Les réactions issues de l’acte de l’observation des objets créent  des boucles de rétroaction, associant les réalités véritables et celles imaginaires en les poussant vers une collision dans un espace homogène. » Gabriela Anco, 2021.

Photographies de Fazil Hassan et Victoire Gonzalvez


Portfolio & CV