TATIANA DA SILVA VAZ

Diplomée en design vêtement (2023)

Née en 1998 à Lisbonne, Tatiana Da Silva Vaz vit et travaille à Paris.

Diplômée d’un master en design vêtement et accessoire de l’école nationale supérieure des Arts Décoratifs, sa démarche plastique se situe à la frontière du design, de l’artisanat et de l’art contemporain. Artiste et designer pluridisciplinaire, elle étoffe sa réflexion sur le corps, son apparence, ses évolutions, ses métamorphoses, ses ressentis, ses fragilités en utilisant la «partie matérielle» des êtres animés : la peau, témoin de sa valeur et son identité. Sa réflexion s’inscrit dans une démarche de revalorisation de la matière à l’état brut. Elle explore ainsi la sensibilité via la simplicité d’un matériau.

LA TRAVERSÉE– corps sans corps, 2023

Qetesh- crédit photo Marjolijn de Groot

La traversée illustre la mutation de corps noirs dans l’espace social et les conflits de valeur sous-jacents auxquels ils sont confrontés au sein d’une société européenne.

Marquée par un voyage hétéroclite me confrontant à des normes corporelles plurielles, ce projet suit le cheminement et l’altération d’un corps vagabond, qui s’uniformise et perd son authenticité. Ce corps est modelé, martelé, malmené, sous les effets de multiples facteurs imposés à l’individu ; effets inconscients, involontaires, engendrant des formes corporelles déterminées. Les corps sont des lieux et des enjeux de pouvoirs, produits par l’évolution historique ou les conditions économiques et structurelles.

Dans ce projet aux dimensions archéologiques, la recherche et l’archivage de ces études exhalent l’omniprésence de l’image du corps. Dans un langage qui se veut très personnel, mon corps se fait le premier terrain d’expression : j’utilise sa morphologie, sa texture, sa taille et sa couleur comme matière première. Les cuirs froissés, sculptés imprègnent la métamorphose de ce corps, tandis que des objets moulés dans différentes nuances de cuir, migrent vers un registre franc, primitif et terreux. Ces objets perdus, retrouvés sur le chemin de cette traversée (sacs, chaussures, masques, bijoux, gants, gisants, peignes) se font marqueurs de temps et témoins de cette évolution identitaire. Le récit de cet itinéraire est manifesté par la trace, le pas, la chausse, l’usure.

Ce voyage initiatique dont l’intention première est d’accompagner le processus de développement corporel et spirituel dans un nouvel environnement agit comme une exploration intérieure.

Ce projet de diplôme à bénéficié du soutien de la bourse de fin d’étude LavrutxArtagon, de l’IFF, ainsi que du soutien de la tannerie Sovos.