Antoine Tour – Vitrine jeunes diplômé.es de l'Ecole des Arts Décoratifs

diplômé du secteur design objet, 2021.

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@antoinexuan

IMAGINAIRES DE L’EFFONDREMENT

News from Extreme Contemporary

Dans un extrême contemporain, la construction d’imaginaires communs et la création de nouveaux récits paraissent nécessaires pour appréhender le monde.

À quel(s) imaginaire(s) nous renvoie(nt) l’effondrement ?

Comment faire surgir à travers la création d’un ensemble mobilier, le lien entre différents récits de l’anthropocène ?

J’ai décidé de travailler sur deux paysages : le féodalisme d’un datacenter sur la nature (le bureau), et celle de l’efficience de la production pétrochimique à la nécessité énergétique (le kotatsu).

J’essaie d’établir le lien qui anime différents non-lieux, à rendre visible les conditions matérielles qui leur permettent d’exister, ainsi que les typologies d’effondrement, essentiellement narratives, politiques et écologiques, auxquelles ces lieux se réfèrent. Le mobilier imaginé ici se soustrait à l’architecture, et tente de déconstruire le concept de nature en devenant le produit d’un scénario dans lequel un effondrement a déjà eu lieu, un effondrement au temps présent incarné par des objets du quotidien.

Un mobilier qui explore la part visible de la relation existante entre un individu et un lieu.

Au même titre que l’ornement cherche à faire parler l’architecture, ici c’est le mobilier qui invite au récit. En déterminant l’agentivité du lieu à partir de son ensemble mobilier, ma démarche de création joue sur ses fonctions d’usages et sur un imaginaire esthétique commun.

Le bureau renvoie à deux éléments architecturaux: la vitrine et l’abri atomique (ref. à la Fondation Prada Milan, OMA). L’un et l’autre questionne le fonctionnalisme hypocrite, où le bureau symbolise un système de production opaque – des environnements de travail imposant la segmentation de nos milieux de vie et de nos engagements politiques.

Le kotatsu est une table basse traditionnelle japonaise, elle a pour fonction de chauffer près du corps plutôt que l’espace dans son ensemble. Cet objet met en exergue le fait que nos façons de nous chauffer depuis le début de l’industrialisation sont remises en question par le récit écologique, pouvons-nous questionner le chauffage partagé apparu au XIXème siècle et l’accélération produite le nucléaire, à un mode de chauffage plus traditionnel, et vers une échelle plus humaine ?

Enjeux :
.Exposer une critique de la question des intérieurs et du concept d’utilité en design à un niveau sémantique
.Développer une recherche créative autour des questions et récits de l’anthropocène
.Exposer la pratique en mobilier avec une scénographie critique autour des concepts d’habitat et d’espace de travail
.Explorer des savoirs faire artisanaux, des techniques et matériaux industriels orientés vers des représentations et usages contemporains

*Le titre du projet est un hommage à l’ouvrage de science-fiction de William Morris: News from Nowhere (1890).