Arthur Guespin

Diplômé en Art Espace (2020)

arthurguespin.com

arthur.guespin@gmail.com

@arthurguespin

Le travail artistique que je construis s’articule autour des différents rapports que nous entretenons aux formes fugaces, transitoires, vivantes.

   Les notions de technique, de paysage, de territoire et de cycle sont inhérentes à mes préoccupations. Le caractère parfois éphémère et impondérable des oeuvres se définit par la manipulation d’éléments tels que la lumière, l’eau, le feu ou l’électricité, mais aussi plus récemment par la manipulation de végétaux.

   Issu d’un milieu agricole, une partie de mon travail se passe à la ferme. Il se construit au rythme des saisons dans un rapport direct au territoire et aux questionnements qu’il soulève.

   Révélant le rythme et les fluctuations entre le visible et l’invisible, je cherche à tisser un lien entre la réalité fragile du monde qui nous entoure et la puissance poétique qui l’habite.

Sélection de travaux

À présent que les grandes forêts ont été transformées en bateaux

Vidéo, couleur et son. 7:07 minutes. 2019.

 Des étendues abstraites dont on ne connait ni l’échelle ni la nature apparaissent à l’écran. La caméra scrute l’espace. Peu à peu, des indices dévoilent un paysage. L’abstraction disparait pour laisser place à l’immensité des superficies cultivables. La technique de captation devient alors plus évidente ; le drone ainsi que les fonctions que nous lui attribuons aujourd’hui en agriculture font directement référence au contexte qu’il filme.

   Les parcelles émergent grâce à des mouvements simples, des mouvements latéraux et d’élévation. La vidéo évolue des surfaces travaillées par les machines, presque sans vie, aux cultures de peupliers. Des arbres qui fourniront les millions de boites d’allumettes vendues en France. La géométrie lisse et horizontale des plantations et la verticalité des troncs structurent le paysage. 

   Seules des fréquences basses sont audibles. Elles guident les mouvements de la caméra.

   Le soleil et les nuages rythment les ombres, ils sont les seuls éléments perturbateurs dans ce paysage rural contemporain.

Photogène

Fougères, sérum fluorescent, lumières noires, tubes en verre, silicone, acier, câbles. 185 x 280 x hauteur du plafond. 2020.

 Des fougères absorbent un sérum composé de molécules fluorescentes, lorsqu’elles sont exposées aux ultraviolets, les molécules se révèlent et rendent visibles les canaux dans lesquels la plante transporte l’eau et là où elle produit la photosynthèse. Ce qui nous est habituellement invisible est rendu apparent. 

 Ces plantes préhistoriques sont parmi les plus anciennes espèces s’étant répandues sur Terre. Structurées sur une logique fractale d’arborescences, elles représentent un des principes élémentaires du développement des formes naturelles.

   Insérées dans les tubes en verre et placées sous lumière noire, elles sont sous observation et révèlent leur intimité.

La lune était ronde et avait l’air de s’en foutre

Tissu réfléchissant, vernis. 322 x 141 cm. 2021.

   La surface se creuse par l’espace qui se reflète, flou, lumineux. Une harde de chevreuils peints par superposition de couches de vernis s’en détache. Leurs têtes sont tournées vers le spectateur, ils le fixent, ni surpris, ni sereins. Ils sont comme pris dans un bref instant de flottement. Leurs yeux réfléchissent la lumière, semblables aux images infrarouges capturées par les chasseurs dans les forêts.

Au milieu des choses au centre de rien

Pour une consultation complète du projet : www.emploifictif.net

Face aux difficultés à exposer l’art contemporain ces derniers temps, le collectif emploifictif s’associe à l’artiste Arthur Guespin dans une entreprise curatoriale nomade intitulée « au milieu des choses au centre de rien ».

Nous affranchissant de deux variables pourtant essentielles – un lieu accessible à un public et un public présent physiquement en ce lieu – nous avons choisi de transformer une situation paralysante en opportunité. La serre d’Arthur Guespin (présentée comme point de départ lors de son diplôme aux Arts Décoratifs), devenue pour nous une unité mobile malléable dessaisie de son utilité première, vient ainsi investir des lieux clos, eux-mêmes dépossédés de leur raison d’être.

Cet habitacle, forme de prolongement ambulant de l’espace d’exposition, transforme les contraintes auxquelles nous sommes confrontés en occasions de présenter les travaux de différent•e•s artistes dans différents lieux, pour un temps restreint et dans un espace réduit.

Ce périmètre variable et itinérant déconstruit les rapports que nous entretenons actuellement avec l’extérieur et l’intérieur – les notions de sphère publique et de sphère privée ayant subi une mutation perceptible suite aux confinements successifs – et propose de repenser l’espace-temps de l’exposition.

Chaque volet de cette proposition éphèmere, qui n’aura d’existence physique que pour quelques heures, sera documenté et existera par la seule trace visuelle et textuelle.

Le nombre de lieux n’est pas défini à l’avance. Le nombre de participants dépendra de ce paramètre. Le projet évoluera de lui-même, s’épanouissant ou s’étiolant entre, avec et selon les contraintes qui lui sont exogènes et l’approche protocolaire établie.

L’exposition ne prendra forme qu’au travers de ces moments volés, au moins pour un temps, au milieu des choses et au centre de rien. 

« Il est sans cesse nécessaire de dégeler les structures congelées et de remettre tout en jeu. les stratégies mobiles remplacent les recettes figées. Ou, pour reprendre les termes de Deleuze, au milieu des choses, mais au centre de rien. »

Hans Ulrich Obrist …dontstopdontstopdontstopdontstop

Liste des artistes et des lieux ayant participés au projet :

Pauline Brami – CAC la Traverse

Nastassia Kotava – Restaurant chez Alberto

Talita Otović – Maison des arts de Malakoff

Hugo Vessillier Fonfreide – Villa Mais D’ici

Fares Hadj Sadok – Magasins Généraux

Elisa Florimond – Cinéma l’Épée de Bois

Tanguy Roussel – Point Éphémère

Thomas Buswell – Espace Jean Vilar

Gauthier Kriaa – Centre d’art les Églises

Raphaël Massart – Terre d’Écologie Populaire de Ménilmontant