Wesley Roque

Diplômé en : Art-Espace ( 2022)

+33 6 41 96 07 94

roque.wesley@hotmail.com

www.wesleyroque.com

IG @wes.roque

Artiste plasticien né à São Paulo (1995), Brésil. Actuellement, il vit à Pierrefitte-sur-Seine, France. Il a étudié les Arts Plastiques à l’École des Beaux-Arts de São Paulo. En 2016, une bourse d’études de la Fondation d’entreprise Hermès lui a permis de venir à Paris, où il a terminé ses études de Licence en Arts Plastiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est ensuite admis à l’École des Arts Décoratifs de Paris, où il obtient son diplôme de Master en spécialisation Art Espace, avec un axe sur la sculpture contemporaine. Intéressé par le croisement entre art, architecture et scénographie, l’artiste expérimente différents types de supports matériels dans son processus créatif. Il fait actuellement partie de l’association d’artistes et d’artisan.e.s Le Sprinkler, dont l’atelier est situé à Romainville, France.

En tant qu’artiste brésilien installé en France, Wesley questionne les notions de déplacement, de frontière et de territoire à travers une pratique multidisciplinaire entre sculpture, installation et performance. En mettant en évidence la confrontation de corps marginaux et dissidents dans l’espace public, il s’intéresse à la relation entre l’art et l’architecture, et à la manière dont cette dernière influence et modèle nos corps dans le quotidien. Il enrichit sa pratique artistique par différents systèmes de représentation tels que les cartographies et les maquettes, ainsi que l’histoire récente de l’architecture moderne dans le Brésil postcolonial, un sujet central de ses recherches actuelles.

L’artiste aborde dans sa pratique l’expérience relationnelle avec l’espace urbain ; la relation de son corps et celui des autres avec l’architecture, avec l’environnement. Avec comme point de départ la ville comme espace et moyen dans sa pratique, c’est à travers ses déambulations dans l’espace urbain qu’il récupère toutes sortes de matériaux. Dans un processus de récupération -cannibale- de déchets urbains, ces traces trouvées d’une modernité occidentale autodestructrice aident à composer son travail ainsi qu’à construire des récits fictionnels. Ceux-ci témoignent et, d’une certaine manière, dénoncent l’extrême urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons.


Vue de l’exposition METAGAMBIARRA, projet de fin d’études, École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, juin 2022
crédit photo : Sofia Lambrou

“Gambiarra : expression argotique brésilienne désignant l’utilisation de méthodes et solutions improvisées pour résoudre un problème avec tout matériel disponible ; bricolage, réparation, débrouille. Le terme est également parfois utilisé péjorativement comme adjectif signifiant précaire, laid, grossier ou mal fini. En convoquant cette référence vernaculaire de sa position d’artiste brésilien installé à Paris, Wesley Roque oppose à l’esthétique lisse et profilée d’une modernité occidentale à bout de souffle, la granularité et l’organicité texturelle d’une esthétique de la récupération, du déchet. Celle-ci n’est pas sans rappeler la réalité matérielle d’un sud global marqué par les vestiges et l’actualité de notre histoire (post-) coloniale. Mise en scène dans l’hétérotopie du terrain vague, cette exploration évoque également une relation incarnée à la construction et à l’architecture, imprimant au sein de l’espace urbain la narration d’une subjectivité en chantier.

Le préfixe -meta révèle ici une intuition animiste, posée dans un rapport poétique aux mythes de la modernité invoquant l’esprit de la machine et de ses cycles de vie et de mort. Cette référence à l’industrie et à ses rouages s’affirme entre ironie et naïveté, comme ces cabines téléphoniques dénuées de leur fonction première, qui s’offrent comme l’évocation abstraite de connections passées et futures. Ainsi, ces oeuvres se situent-elles dans un référentiel archéologique ou anticipatif ? Brouillant repères temporels et indices sémiotiques, l’assemblage d’artefacts réunis dans l’installation semble pointer vers une orientation davantage virtuelle que spéculative, où se révèle une quête d’actualisation ancrée dans l’épaisseur sensible de la matière. Par un imaginaire et un vocabulaire hybrides, entre animal, organique et technologique, humain et posthumain, l’ensemble rappelle la figure conceptuelle et subversive du cyborg chez Donna Haraway, ainsi que la proposition d’Anna Tsing d’étudier les possibilités de vie dans les ruines du capitalisme mondial, le tout enrichi par la poésie et le pragmatisme inventif du gambiarra.”

  • Texte écrit par Astrée, écrivaine et artiste, lors de l’exposition « METAGAMBIARRA », projet de fin d’études à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, juin 2022.

« Brise-soleil », 2022, 113x200x8 cm, papier mâché, grille, tige filletée, metal, plexiglas | crédit photo : Sofia Lambrou

« Vroum Vroum », 2022, 198x30x34 cm, papier mâché, pot d’échappement, tige fillétée | crédit photo : Sofia Lambrou

« Ipad », 2022, 23x34x4 cm, papier mâché, bombe de peinture, objet trouvé | crédit photo : Sofia Lambrou

« Moteur », 2022, 60x35x37 cm, papier mâché, métal | crédit photo : Sofia Lambrou

« Lézard », 2022, 195x103x50cm, papier mâché, peinture acrylique, bombe de peinture, encre de chine, câbles, métal | crédit photo : Sofia Lambrou

« Cabines téléphoniques », 2022, Dimensions variables, papier mâché, peinture acrylique, bombe de peinture, encre de chine, objets trouvés, aluminium, plexiglas | crédit photo : Sofia Lambrou

« En chantier », 2021, 200x190x90 cm, métal, bois, ampoules, câbles, billes, ciment, peinture