Mathilde Albouy

Diplômée en Art-Espace (2022)

mathildealbouy@hotmail.fr

« Au centre, une étendue d’eau figée, stagnante, figure un marécage. Un lieu à la constitution dite « anormale », qui échappe à une distinction nette entre solide et liquide. Ce trouble en fait un espace où apparaissent des légendes, des créatures étranges. Ici, des figures féminines en émergent. Des mains, des cheveux et des torses se présentent sous la forme d’objets ambigus, séduisants mais aussi menaçants. Le peigne, appuyé contre le mur, dessine une porte, bascule l’échelle. C’est le seuil d’une potentielle fiction.

On peut reconnaître des éléments qui appartiennent à notre réalité. Ce peigne, des bouteilles de gaz, des plombs de pêche. Je détourne ces éléments reconnaissables pour signifier que cette réalité n’est pas si éloignée de la nôtre. Je retire le faux plafond, mettant à nu la structure du bâtiment. Les colliers de plomb, directement attachés dans l’architecture, sont comme libérés. Se mêlant à tous les autres fluides du lieu -électricité, eau courante, ..-, ils fuient et coulent jusqu’à la cire pour, à son contact, se transformer en perles.

Dans cette idée de mise à l’épreuve presque alchimique, je décompose les objets, les ouvre, les meule, les roule, les accumule, pour en tirer de la magie. Les matériaux choisis, tels que la cire, le plomb ou l’étain possèdent tous un potentiel de métamorphose. Ils ont auparavant adopté des formes différentes, peut-être même des usages différents, et se figent ici sous la forme de ces sculptures.

Ce marécage est pour moi l’opportunité de représenter un monde propre où co-existent plusieurs de mes pièces, mêlant science-fiction, féminisme, observation du vivant. C’est un espace qui, par l’enchevêtrement de formes de vie diverses et de nombreux récits, possède un grand potentiel narratif.»

Mathilde Albouy, à propos de «May this turn out amazing», 2022

Crédits photo : Grégory Copitet

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