Petits papiers

Petits papiers est un projet de recherche sur l’ennoblissement du papier. Il prend sa source dans les techniques anciennes, parfois ancestrales de la création du papier à travers les cultures et leur poésie, et les projette dans le futur.

« Le papier est un matériau vivant, qui devient tantôt cuir, tantôt voile, se métamorphose en vêtement ou en récipient, tamise la lumière et raconte des histoires. »

En Occident, une surface imperméable est une surface déperlante, qui repousse l’eau, alors qu’au Japon, une surface imperméable est une surface qui accueille, absorbe l’eau pour former une barrière d’eau et ainsi protéger l’utilisateur de l’eau. On travaille avec, et pas contre les éléments. Ainsi, le papier de mûrier recouvert d’extrait de racines de Konjac absorbe l’eau. Il peut ainsi être utilisé pour fabriquer des vêtements imperméables, comme le chapeau de pluie ici. Cousu au fil de lin, il sera entièrement compostable en fin de vie.

On s’est tous déjà retrouvés, après avoir changé de téléphone, avec une coque dont on ne savait plus quoi faire. On fait quelques recherches et on se rend compte que le matériau – composite – n’est pas recyclable. Mais il faut quand même en acheter une pour le nouveau téléphone. Et si on la fabriquait ? Ici, avec quelques pages et une poignée de farine, vous pouvez fabriquer votre coque de téléphone, sur mesure. Rajoutez quelques gouttes d’huiles essentielles et elle devient antibactérienne. Profitez du temps de séchage pour faire une digital detox. En plus d’absorber les chocs, le papier absorbera l’eau avant qu’elle atteigne votre téléphone. Et pareil, nouveau téléphone ? Direction le compost !

Aujourd’hui, 11% de la production papetière en France (328 562 tonnes en 2017) est une chute. Ces chutes sont souvent longilignes. En les assemblant selon la structure du papyrus – en deux couches perpendiculaires – on peut alors reformer des surfaces papetières. En jouant sur les largeurs, la transparence du papier, ses différentes couleurs et motifs, ces surfaces se travaillent comme un textile.
On a alors un procédé de recyclage du papier qui utilise très peu d’eau et qui, au lieu d’endommager la matière, la valorise.

Pour chaque objet a été concu une affiche-objet-en-kit, détaillant la réalisation de chaque objet. Une matériautèque d’échantillons de papier ennobli complète le tout, avec un site internet collaboratif qui sera bientôt en ligne.

Photographies : Amélie Canon et Martha Dro

Projet en cours :

Contact : hello@marthamydear.fr